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DORTOIR / CHAMBRE D’HÔTE
Jardin d’helys-œuvre / Saint Médard d ’Exideuil, 2006-2007
Exposition « en résonance 7 », Musée d’Ussel 2010
Exposition «en attente », Château de Taurines, 2012
L’intervention se présente sous la forme de huit chauffeuses recouvertes de toile à matelas, s’accrochant les unes aux autres. Les têtes sont creusées et munies d’un casque audio invisible. Le nombre et la disposition sont déterminés par la forme même de la pièce d’accueil ainsi que par la présence du lit de la chambre d’hôte qui conserve sa fonction.
Une chambre d’hôte est, par principe, un lieu de transit que l’on s’approprie «comme » privé durant un laps de temps déterminé.
Dans cet ancien lycée agricole, le dortoir était situé là où désormais se découpent les chambres d’hôtes. Un dortoir est lui aussi un lieu de transit que l’on s’approprie mais collectivement durant un temps déterminé.
Comment réinjecter la mémoire du dortoir antérieur dans un lieu à caractère privé ? Comment établir une zone de contact entre deux temps d’un même lieu (dortoir /chambre d’hôte) et deux caractères distincts (collectif et individuel).
Si l’objet : « chauffeuse » évoque celui culturellement familier de lit d’appoint, il est pourtant ici discordant dans sa représentation par sa multiplication, sa tête creusée et son aspect de matelas brut (renvoi au collectif et à sa contrainte). La bande son ramène la proximité forcée du corps de l’autre, sa présence indésirable et urticante.
Lorsque la pièce est exposée hors de la chambre d’hôte, elle conserve la marque du lieu dont elle est issue comme une mémoire qui se délite et se recompose avec les éléments de cet autre contexte.